Karaté - Budo

Eléments essentiels à la compréhension du karaté

Karate Budo
Budo

Définition
Le terme japonais, budo est souvent traduit par la voie (do) de la guerre (bu).
Mais en réalité, le kanji bu est composé de deux parties signifiant "lance" et "arrêter", et est donc souvent interprété par "arrêter la lance".

Histoire
Les budo sont apparus entre le milieu du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle, ils sont les héritiers des techniques guerrières japonaises, les bujutsu. Cette mutation s’explique par:

  • L’arrivée progressive des armes à feu qui modifie totalement la conception de la guerre. Celles-ci sont apparues en Chine au XIVe siècle et se sont surtout répandues au Japon au XVIe siècle.
  • Deux siècles de paix, durant de l'ère Edo (1600–1868), engendre une mutation : les techniques guerrières évoluent vers les duels et le raffinement. Les guerriers (bushi) deviennent des fonctionnaires (samouraïs).
  • La disparition du système féodal (durant l'ère Meiji, à partir de 1868) entraine la disparition de la caste des samouraïs, devenus inutiles.

À partir du milieu du XIXe siècle, certains comme Jigoro Kano, Morihei Ueshiba et Gichin Funakoshi prennent conscience que les techniques guerrières avaient encore un rôle éducatif et de promotion internationale du Japon. C'est ainsi que les jutsu (techniques) sont devenus des do (voies) : le jujutsu s’est muté en judo, l'aikijujutsu en aikido, le kenjutsu en kendo, etc.
Parallèlement, les techniques les plus efficaces et dangereuses ont été supprimées. Cette tendance s’est encore accentuée lors de la transformation de certains budo en pratiques sportives.
Ainsi, on comprend que les budo n'ont pas pour but l'efficacité sur le champ de bataille comme leurs ancêtres les bujutsu, mais plutôt l’éducation, l’amélioration du caractère à travers la pratique de techniques issues des arts de guerre du Japon féodal.

Caractéristiques communes aux budo

Terminologie commune
L’origine commune des budo explique l’utilisation de termes et concepts communs tel que : dojo, kata, ki, kihon, kumi, ma ai, rei, sen, zanshin, kokoro, etc.

La voie de la perfection
Comme dans tous les arts japonais (théâtre, arrangement floral, cérémonie du thé,…) la voie vers la perfection dans les budo passe par trois étapes :

  • la simplification : supprimer les gestes inutiles (car ceux-ci renseignent l'adversaire sur nos intentions et sont à la fois une perte de temps et une source de fatigue inutile) ;
  • l'esthétique : un mouvement efficace et précis est un beau mouvement ;
  • l'efficacité : recherche de puissance avec un minimum de force.

Ces trois étapes correspondent à trois niveaux : shoden (niveau débutant), chuden (niveau moyen) et okuden (niveau avancé).
Historiquement, les techniques avancées (okuden) n’étaient enseignées qu’aux élèves dignes de confiance et ayant suivi un enseignement complet. Aujourd’hui, les techniques avancées (okuden) sont enseignées à tous niveaux. Mais d’autre part, les pratiquants contemporains ont besoin d'étapes intermédiaires pour stimuler leur volonté de progression. Ainsi, Jigoro Kano eu l’idée de créer un nouveau système de grades (kyu et dan) souvent représentés par des ceintures de couleurs différentes.

Budo et spiritualité
Les budo sont empreints de spiritualité car :

  • le bouddhisme zen, le taoïsme et le shintoïsme baignent la culture Japonaise.
  • le guerrier devait être prêt à mourir afin de garder son calme et son efficacité en combat.

Notion de vide
Cette notion de vide fait référence à la « non-pensée » :

  • ne pas se laisser troubler par ses émotions qui déforment notre perception du monde, oublier ses peurs pour combattre efficacement.  L’expression « mizu no kokoro » qui signifie le « cœur semblable à l’eau » traduit cet état d’esprit : rester calme comme l’eau d’un lac qui reflète le ciel, la lune.
  • le combattant qui a un but de frapper son adversaire, restreint sa liberté. A l'inverse, celui qui n'a pas de but, est libre d'agir de façon adaptée aux circonstances.

Le vide peut aussi faire référence à la « non-action » : ne pas s’opposer à l’attaque mais la guider, percevoir l’intention de l’adversaire sans laisser paraître ses propres intentions.
En résumé, un des principes fondamentaux des budo est le contrôle de soi et de ses émotions afin d'agir de façon adaptée aux événements : sans à priori, avec un esprit ouvert, lucide et serein sans laisser paraître ses émotions ou ses intentions.

Respect des anciens
Le respect des anciens est une notion importante dans les budo et la société Japonais qui allie tradition et modernité.
Pour vous convaincre voici une citation de Shingo Ohgami ( 8 ème dan de karaté Wado-ryu):
« Dans les budo, il a toujours été communément admis qu'il est très important d'étudier auprès de vieux maîtres dans la mesure où les personnes plus âgées n'ont pas l'énergie pour faire des mouvements inutiles. Ils réalisent des techniques avec le minimum d'énergie nécessaire. Les vieux maîtres effectuent les techniques de manière raisonnable. Il en va de même pour les kata wado-ryu.»

Application des budo à la vie quotidienne
La pratique d’un budo ne s'arrête pas aux portes du dojo. Ainsi par exemple, la pratique de posture juste (shisei) : dos droit avec flexion/extension des membres inférieures est une bonne posture qui permet si elle appliquée au quotidien d'éviter les lombalgies.
Les principes de « non pensée » ou de non action peuvent également se pratiquer dans la vie de tous les jours.

 

Pour en savoir plus: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bud%C5%8D

 
 
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budo éditions

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